COMMENT ÉVITER LA GROSSOPHOBIE AVEC LA BIENVEILLANCE SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX?

Depuis le début de la pandémie, une quantité phénoménale de « blagues » imageant la prise de poids pendant le confinement se publient sur les réseaux sociaux. En cette Journée internationale sans diète, réfléchissons aux impacts que ce type d’images peut avoir, particulièrement dans le contexte actuel.

Associer le confinement à la prise de poids ou à l’obésité, c’est d’associer l’inactivité ou la paresse aux personnes obèses. Cette association, ancrée dans l’imaginaire collectif, est un préjugé qui conduit généralement à de la stigmatisation. Il provient des films, des publicités, des attitudes tolérées dans l’espace public et les médias. La personne grosse est souvent représentée comme une personne qui n’a aucun contrôle sur elle-même et son alimentation, assise sur son divan en se goinfrant de fast food. Alors que ça ne représente aucunement la réalité.

À l’inverse, la minceur n’est pas nécessairement synonyme de santé. Certain·es perdent du poids à la suite d’une dépression, d’une maladie, d’une séparation, d’un deuil ou encore d’un trouble alimentaire. Il serait donc préférable de ne jamais commenter les fluctuations de poids, car on n’en connait jamais vraiment la cause. Qui plus est, le fait de constamment glorifier la perte de poids sous-entend qu’une personne a de la valeur seulement si elle rapetisse son corps, ce qui perpétue la grossophobie. Il est également important de se rappeler qu’il est tout à fait normal que notre corps change au courant de la vie et que la santé ne s’interprète pas que par le poids, mais aussi par le bien-être mental et le plaisir. D’autre part, la santé d’une personne ne devrait pas être un critère pour mériter respect et dignité. Le fait de publier des « blagues » concernant la prise de poids sur les réseaux sociaux contribue au stigma et peut être très blessant pour notre entourage. Ce moment de crise mondiale est alors parfait pour entamer une réflexion sur notre propre grossophobie internalisée et pour se questionner à savoir d’où vient cette peur viscérale d’être gros·ses? Pourrions-nous être plus bienveillant·es envers l’apparence de notre corps et celle des autres?

À travers les ateliers sur le sexisme en ligne de notre projet « Se connecter à l’égalité », nous sensibilisons les jeunes à filtrer les informations partagées sur les réseaux sociaux, afin de diminuer les manifestations de discrimination. Un des outils pour y arriver est d’utiliser la technique des trois passoires : la vérité, la bonté et l’utilité. C’est-à-dire, est-ce que ce que je partage est vrai et fiable ? Est-ce que cela apporte quelque chose de positif ? Est-ce que c’est pertinent ? Ce sont toutes des questions importantes à se poser avant de publier quoi que ce soit sur les réseaux sociaux. À l’inverse, nous vous invitons également à filtrer le contenu qui ne vous apporte pas de positif ou qui encourage la discrimination ou la stigmatisation.

Voici quelques suggestions de contenu intéressant, afin de pousser la réflexion un peu plus loin :

Vidéo créée par Rad* sur la culture pop et la grossophobie.
– Le podcast et le blogue : www.dixoctobre.com
– Comptes Instagram :
@lespiedsdanslesplats
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